Google revient sur un choix technique de Google Chrome, qui privilégiait la vitesse du navigateur sur la consommation énergétique du processeur. Un choix judicieux en 2010, mais complètement intenable en 2014, à l’heure du mobile first.
Privilégier la vitesse du processeur à sa consommation d’énergie pouvait paraitre une évidence il y a quelques années. Quand la majorité des utilisateurs étaient encore sur un PC de bureau ou un portable, la plupart du temps connecté au secteur, la question de la consommation ne se posait pas vraiment. Mais aujourd’hui, à l’heure ou les entreprises se réclament du « mobile first » et où la grande majorité des utilisateurs passent sous smartphone ou tablette, la réponse n’est plus aussi évidente.
Favoriser les performances face à la consommation
Google Chrome sur Windows disposait ainsi d’une particularité par rapport aux autres navigateurs : un réglage anormal du timer Windows. Ce timer présent sous Windows permet au processeur de l’ordinateur d’alléger sa charge de calcul lorsqu’une application fonctionne en arrière plan. Lorsqu’une application lance une tache invisible à l’utilisateur, celle-ci ne sollicite le processeur que toutes les 15 ms mais cette valeur change dès lors que l’utilisateur prend la main sur l’application.
Afin de permettre un temps de réponse plus rapide, Flash par exemple, permet de passer cette fréquence à 1ms autorisant ainsi les lecteurs vidéo à proposer une plus grande fluidité. Prioriser les applications au premier plan et ralentir les taches secondaires, cela pouvait sembler une stratégie assez logique, mais Google Chrome ne l’entendait pas de cette oreille.
« Pas un bug, une fonctionnalité ! »
Plusieurs développeurs avaient ainsi remarqué que le navigateur de Google ne pratiquait pas cette répartition des tâches, et que le timer restait bloqué à 1ms, quelle que soit le processus en cours et même si celui-ci était au second plan, impactant de fait les batteries des dispositifs portables. Ce que beaucoup considéraient comme un bug était en réalité plutôt un choix stratégique de Chrome, qui se permettait ainsi de booster ses performances. Dans un post de blog, un ingénieur de l’équipe de développement avance également le fait que la plupart des plugins de l’époque n’hésitaient pas à faire de même, notamment Flash.
Mais en 2014, ce qui pouvait passer pour une tactique avisée ne l’est plus : la consommation énergétique est un vrai argument pour les utilisateurs de terminaux mobiles. Si utiliser Chrome décharge la batterie de votre smartphone trois fois plus vite que Firefox, alors le choix est assez vite fait et le gain de performance ne pèse pas vraiment dans la balance. Un article de Forbes a de nouveau attiré l’attention sur cette particularité, vieille de 4 ans maintenant et Google a confirmé qu’un membre de son équipe travaillait à résoudre le problème.