Les Français sont majoritairement pour le blocage des sites faisant l’apologie du terrorisme, et la levée de l’anonymat sur les réseaux sociaux, selon un sondage Opinionway pour l’Union des étudiants juifs de France.
Propos racistes, antisémites ou homophobes, apologie du terrorisme, harcèlement… A force d’être mis en cause pour relayer la haine sur le Web, les réseaux sociaux ont été dimanche l’objet d’Assises de la lutte contre la haine sur Internet . Organisées par l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), ces assises se demanderont notamment si le droit peut empêcher de propager la haine sur la Toile, comment éduquer les enfants à une « citoyenneté numérique », et comment réformer la législation.Pour le blocage et la fin de l’anonymat
Un sondage commandé à cette occasion à Opinionway , publié par le JDD, montre que ces préoccupations trouvent un fort écho chez les Français. 92% de la population est favorable à l’idée de bloquer et déréférencer les sites internet faisant l’apologie du terrorisme, et 89% sont partisans de « responsabiliser les opérateurs comme Google, Facebook et Twitter pour une plus grande maîtrise des contenus diffusés ».
Ils sont également majoritairement favorables à la proposition d’instaurer « un système d’amendes pour les auteurs de messages de haine » (83%), ou de « rendre systématique le renseignement, lors d’une inscription sur une plateforme ou un réseau social, de son identité officielle dans un formulaire restant confidentiel » (78%). 83% estiment en effet que la possibilité de poster sur internet des contenus sous couvert d’anonymat « favorise l’expression de propos haineux ».
En 2013, Facebook avait annoncé qu’il levait l’anonymat sur les pages présentant des contenus pouvant être considérés comme licites mais offensants. Par ailleurs, concernant les amendes, il faut signaler que la justice est en mesure d’en infliger pour l’incitation à la haine.
« Mettre fin à l’impunité sur le Web »
La moitié des Français dit avoir déjà été confrontée sur internet à des propos racistes (51%) ou antimusulmans (49%), tandis que 45% ont été confrontés à des propos homophobes ou xénophobes, et 43% à des propos antisémites. Ils sont également 38 % à avoir eu affaire à des propos « complotistes » ou négationnistes.
« Ce sondage illustre qu’une majorité de Français a déjà été confrontée à des paroles de haine sur Internet, et surtout démontre qu’une très grande majorité se déclare favorable à une plus forte régulation du Net », souligne Sacha Reingewirtz, président de l’UEJF. « Il est aujourd’hui indispensable de mettre fin à l’impunité sur le web », ajoute-t-il. Impunité relative. Après les attentats de Paris en janvier, la ministre de la Justice a notamment réclamé la plus grande fermeté des Parquets pour les auteurs d’apologie du terrorisme, et plusieurs internautes ont comparu très vite pour des propos tenus sur les réseaux sociaux.