Les lunettes connectées du géant japonais sont désormais disponibles en pré-commande. Mais y-a-t-il vraiment un marché pour ses objets ?
Alors que Google a décidé de repartir de zéro pour ses lunettes connectées, conscient des multiples défauts de son appareil et des limites de l’exercice, Sony de son côté persiste et signe. Le nippon annonce en effet la disponibilité, en pré-commande, de son modèle de smartglass baptisé SmartEyeglass.En théorie destiné aux développeurs professionnels et aux entreprises, l’objet sera livré aux Etats-Unis, au Japon, en Allemagne et au Royaume-Uni à partir du 10 mars, il est facturé 800 euros.
Pourtant, avec ses lunettes, Sony ne risque pas de déchaîner les foules. Son modèle propose en effet des fonctions de réalité augmentée assez limitées avec un affichage sur les deux vers en… monochrome avec une résolution préhistorique (419×138 pixels).
Les lunettes peuvent par ailleurs afficher des notifications texte (comme des SMS) ou des indications dans le cas d’un itinéraire. Avec un poids certain (80 grammes) et une autonomie famélique (80 minutes avec la caméra), ces SmartEyeglass n’ont pas les arguments pour convaincre.
Que ce soit Sony ou Google, l’intérêt initial pour ces objets reste de toute façon assez limité si on lit les analystes. Pour Juniper Research, plusieurs obstacles sérieux entravent toujours le chemin des lunettes connectées, parmi lesquels un « time-to-market » beaucoup trop long et pire, le manque de cas d’usage clés pour le consommateur.
Mais la liste des doléances ne s’arrête pas là. Pour le cabinet, les inquiétudes des consommateurs et des Etats restent fortes concernant la vie privée et la sécurité. Pour Juniper Research, ces terminaux connectés ne seront pas acceptés avant que ces préoccupations n’aient été résolues ou apaisées.
Par ailleurs, les lunettes connectées souffrent d’au moins deux autres handicaps : leur prix et un statut de terminal de complément, à ajouter donc à d’autres terminaux, comme le smartphone.
En conséquence, juge Juniper Research, cet équipement est amené à rester un produit de niche à moyen terme, soit au moins durant les quatre à cinq prochaines années. L’étude estime ainsi que cette lente acceptation ne permettra pas de dépasser le cap des 10 millions d’unités d’ici 2018.
Pour autant, Juniper Research ne condamne pas ce marché, expliquant que celui-ci en est au même stade que le smartphone lors de son apparition au début des années 2000. Par ailleurs, le cabinet estime que l’arrivée d’acteurs de premier plan devrait contribuer à améliorer significativement les ventes durant les deux années qui viennent.