Le PC, ou personal computer en bon anglais, est une plateforme que beaucoup disent en déclin permanent et de plus en plus sous respiration artificielle.
Combien ont maintes fois prédit la mort du PC à chaque nouvelle arrivée de consoles, téléphones intelligents, tablettes et autres bébelles électroniques (montres comprises) ?N’en déplaise aux grands gourous visionnaires et surtout multimillionnaires, l’ordinateur personnel, ou OP comme nous devrions l’appeler, est la dernière plateforme informatique qui n’est pas sous l’emprise d’une seule compagnie. Malgré la prédominance de Microsoft et d’Apple sur le marché des systèmes d’exploitation, cette machine du siècle dernier ne cesse de progresser et de s’octroyer une certaine indépendance.
Le dernier rempart de la liberté de l’humanité
Véritable deus ex machina qui nous permettra peut-être de conserver nos libertés en ligne et par là même dans nos vies réelles, le PC est une plateforme d’interaction avec la virtualité qui ne se résume pas à être un simple outil de consommation numérique.
Qu’elle que soit la console, téléphone ou tablette, vous devrez passer – en plus de votre fournisseur d’accès Internet – par un système d’exploitation dont le principal objectif est de vous vendre du contenu.
Certes, loin de moi l’idée de renier en bloc l’utilité de ses plateformes très utiles dans de nombreux contextes de nos vies quotidiennes modernes. Cependant, conserver un PC connecté est un peu comme avoir une sortie de secours vers le monde réel dans le virtuel, si vous me suivez… Sans filtres de Google, Apple, Samsung, Sony, Microsoft ou qui que ce soit, le PC échappe encore au contrôle de cette oligarchie omnipotente sur nos vies de consommateurs abêtit par un déluge de contenus aux limites du mal de cœur.
Il y en a pour tous les goûts, pour tous les budgets, pour toutes les couleurs et toutes les religions. Le capitalisme dans le monde numérique n’a pas plus d’odeur et de goût que l’argent dans le monde réel. En effet, les PC évoluent vite et permettent même de créer des économies parallèles qui supplanteront, à long terme, le système caduc et voué à l’implosion qui est le notre (lire ici Bitcoin et compagnie). Le PC, dernière bouteille d’oxygène dans un univers saturé de produits, mais sans idées?
Le PC est-il donc le dernier rempart de notre liberté dans ce monde policé et contrôlé où nul ne peut plus élever la voix sans risque de représailles, de poursuites, d’emprisonnement et autres patent trolls ridicules? Bien entendu, le téléphone mobile et les réseaux sociaux ont été utiles lors du Printemps arabe, mais désormais, dès que les gouvernements peu scrupuleux de la région détectent un mot plus haut que l’autre, c’est le réseau complet qui est bouclé.
À bas les préjugés
Dans un contexte beaucoup plus ludique et pour finir sur une note plus légère, je discutais cette semaine avec mon voisin, grand fan de jeux vidéo. Il me dit : «Ça doit être dur de voir les graphismes des consoles next-gen quand on est sur PC». Et moi de lui répondre : «Malheureusement, c’est toujours l’inverse; quand les consoles les plus puissantes sortent sur le marché, les PC high-end sont déjà bien au-delà de leurs performances».
Toujours viable économiquement, voire plus que jamais, le PC demeure encore une plateforme pour s’évader dans des mondes virtuels où des centaines de millions de joueurs s’immergent quotidiennement.
Alors, le PC va-t-il mourir? Tant qu’il y a moyen d’avoir du fun avec un ordinateur et que l’on pourra continuer de revendiquer ses opinions librement sur une plateforme encore libre de contrôle? Oh que non. Il est plus vivant et utile que jamais.